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Ma première tentative de PBP

20/24 Août 2007

 

 

 

 

 

Départ et première nuit :

Je n’avais pas envie de vivre la fébrilité énergivore de l’attente … Et bien, nous avons failli ne pas arriver au départ!

Le temps de se garer, de se changer, il était 20 h et quelque et l’accès au départ était encombré par les cyclos partant à 21 h 30, les « machines spéciales » ayant été appelées à 19 heures pour départ à 21!

Entre deux paquets de cyclos partant à 20 heures, nous sommes guidés par un bénévole pour traverser le rond-point, suivis par Roger et Ghislaine, qui nous avaient amenés … A peine le temps de les remercier, de boire une tasse, d’embrasser notre fille venue nous encourager… et c’est parti !

La nuit tombe, nous verrons, plus tard, un joli ciel étoilé pendant une paire d’heures … La fébrilité estompe toute envie de dormir…

 

Premier jour :

Plateau repas avec soupe et pâtes à 5 h du mat en guise de petit déjeûner après la première nuit à pédaler …

Japonais et Américains apprécient notre tandem : « a very nice bicycle », « lovely, lovely tandem » « a beautyfull tandem » et en japonais :

« jhdienvnknndbbebvsMafacdoojjieunenpnckvndn »

Les Français nous demandent plutôt comment nous faisons pour tenir si longtemps en danseuse !...

 

Le soir, à Loudéac, bien trempés, nous réservons tout de suite nos matelas au gymnase-dortoir, la queue s’allonge à grande vitesse … Il faut empiler tout ce qu’on a de sec – et c’est peu - sur la couverture pour ne pas se refroidir … Comme c’est bon d’avoir prévu une paire de socquettes de rechange !

 

Deuxième jour : 5h30, nous partons pour Brest … sans pluie !

Beau panorama depuis les Monts d’Arrhée avec le Lac de Brénilis mais sans sa centrale aujourd’hui démantelée. A peine le temps de regarder qu’il faut apprendre à vivre à un jeune tandem américain qui nous passe … 2 fois mais pas trois !

Photo sur le pont Albert Louppe, au soleil, par un couple qui attendait de voir un tandem parmi tous ces vélos. La pluie reprend vers 16 h .

 

Troisième jour : Pluie continuelle … A 21 h, à 5 km de l’étape de Villaines la Juhel, km 1005, une double rangée de petits pavés de granit au milieu de la rue, invisible dans la nuit noire, nous fait chuter. Avec une forte douleur à la hanche, Max a du mal à se relever... Et puis, un cri, un fracas, un autre vélo chute sur la bande rugueuse précédente ;  On relève le tandem… un autre cri, une autre chute sur la bande rugueuse suivante. Les habitants de la maison la plus proche nous accueillent pour nous réconforter en attendant la voiture d’assistance : à chaque course cycliste, il y a des chutes sur ces pavés !!!

 

Dès la consultation médicale à l’infirmerie, nous apprécions l’accueil particulièrement chaleureux de Villaines … Avec les nombreux bénévoles de la ville, toute l’école est mobilisée : direction, enseignants, parents d’élèves, élèves… Ils prennent particulièrement soin des retardataires que nous sommes, nous guidant de l’infirmerie au restaurant, au dortoir, prenant même soin des machines. Depuis 4 jours - et à deux jours de la rentrée - il leur a fallu assurer une logistique exceptionnelle vu les conditions météo, notamment pallier à l’affluence en improvisant des repas supplémentaires et en ouvrant d’autres dortoirs dans les salles de classe …

 

Le temps qui s’est arrêté permet d’échanger avec les compagnons d’infortune … un de ceux qui est tombé au même endroit que nous, était dans un groupe qui a chuté au départ : il a roulé jusque là avec une entorse au poignet… Il est très déçu, parce qu’il dédiait ce PBP aux enfants handicapés de son association. Sa progression était suivie par eux mais aussi par les parrains sollicités pour financer les opérations de ces enfants …

 

L’abandon pour nous est sûrement le plus raisonnable : il aurait fallu rouler plus vite, sans mieux y voir, et avec une machine esquintée … l’examen révèlera une jante avant fendue sur vingt centimètres…

Nous pouvons dormir jusqu’à 8 h. Nous n’avons pas fini de petit déjeûner que Roger et Ghislaine sont déjà là : c’est bon les copains qui répondent présents même pour ramener des cyclos dans leur jus de 4-jours-et-nuits-à-vélo-sous-la-pluie-sans-douche, nous deux plus un qui n’avait guère de solutions pour rallier Guyancourt et sa voiture ! 

 

La douche, nous la prendrons au gymnase des Droits de l’Homme : Colette m’y accompagne pour veiller à mon moral et revivre l’ambiance … Ah ! les copains, si vous aviez vu les trois belles danoises qui se douchaient avec moi !!! l’autre petite française, mine de rien, qui nous a rejointes, venait de terminer son 7 ème PBP.

 

Gros pincement de cœur quand, en traversant pour aller au restaurant, de l’autre côté du rond-point, nous avons vu arriver le tandem de Senlis, avec lequel nous avions fait un bout de chemin, parmi d’autres.

 

Puisqu’il nous manque 222 km, nous reviendrons dans 4 ans, si tout va bien.

 

Notre motivation s’ajoutera à la diversité de celles de tous les participants, cyclos ou organisateurs, qui partagent cette belle aventure !

 

 

 

 

Vincelette Audouin